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13 janvier 1976

Rencontre en gare de Bienne avec Bernard Triponez avec comme objectif : « La découverte de l’Amérique » et une mission « à risque » auprès du « N° 1 » du réseau mondial de la distribution Omega !

Zürich Airport, 12 h 00 - vol SR 100 à bord d’un DC 10 à destination de New York.

Ce SR 100 est le grand « classique » de l’ensemble des vols du réseau SWISSAIR qui, chaque jour à la même heure, fait le plein de passagers pour traverser l’Atlantique.

Après le décollage, l’avion entame sa longue trajectoire sur Paris, le sud de Londres, l’Irlande puis c’est la traversée de l ‘Atlantique en se rapprochant de la pointe du Groenland pour atteindre Terre Neuve et le Golf du St-Laurent avec des paysages enveloppés de glace, puis le sud du Canada pour enfin commencer sa descente peu après Boston et se poser sur l’une des pistes du JFK Airport après un peu plus de 8 heures de vol.

Les formalités d’entrée aux USA ne sont finalement pas trop compliquées, mais il faut s’armer de patience car les files d’attente à l’émigration ne sont pas des « moindres » avec ces flots de passagers arrivant en vagues des quatre coins du monde, et puis il faut presque une boussole pour repérer le tapis roulant susceptible de nous apporter nos bagages et encore repérer ceux-ci  parmi l’encombrement de plusieurs vols !

Il faudra encore une bonne demi-heure de taxi pour parcourir un trajet de 25 miles tout d’abord dans les proches banlieues de Jamaica et de Queen, avant de traverser l’un de ces immenses ponts permettant l’accès à l’île de Manhattan avec ses gratte-ciel, ses immenses avenues et ses rues à angle droit, en découvrant toutes ces images mémorisées tirées de rêves ou d’illustrations de New York qui se sont subitement mises en mouvement.

Situé sur la 58th street Central Park South, le St Moritz Hotel, un « modeste » édifice de 30 étages .. !!.. avec ses « X » centaines de chambres et une réception qui est une véritable ruche, justifie son nom par quelques images des Alpes Grisonnes et par ailleurs, en offrant la copie d’un aspect « Vieille France » à l’américaine, avec son restaurant « Le Café de la Paix ».

C’est en regardant par la fenêtre de la chambre que l’on découvre sans artifice cette fois, ce poumon de New York Manhattan, le Central Park, cet espace de verdure rectangulaire d’une longueur de 5 kilomètres bordé de la longue file des buildings s’étalant jusque vers Harlem.

14 janvier 1976... quand David va rencontrer Goliath ...

L’heure n’est plus aux découvertes du site mais à la réalité du rendez-vous marqué au siège de l’Organisation Norman Morris Corporation.

Agent Général de la marque Omega aux USA depuis 1937, Norman Morris est devenu l’une des figures les plus respectées du réseau mondial Omega, aussi bien par sa personnalité que par l’importance commerciale du marché. C’est dire que du côté de l’usine, les relations avec cette agence ont toujours été l’objet d’un suivi particulier de la part des instances de direction comme des pouvoirs juridiques compte tenu des contraintes administratives et légales compliquées voire sournoises dictées par les règlements antitrust en raison des restrictions imposées en matière d’import / export dans certains territoires américains.   

En 1967, l’organisation emménage dans les premiers étages de l’Excelsior Building qui allait être rebaptisé Omega Building, un gratte-ciel d’habitation de 47 étages situé au 301 East de la 57ème rue, non loin de la tour de verre de l’ONU.

C’est donc bien ici que se situe le point de rencontre pour cette visite dont l’initiative a été engagée par le Service Mondial  avec le support de la Direction des Finances Omega, dans le but de réaliser une étude des coûts effectifs du SAV en relations avec les travaux de garantie à charge des Agents Généraux. Et c’est dans ce contexte que l’Organisation Norman Morris Corp. a été désignée comme base de test, avec le marché-clé des USA comme élément de référence.

Le tout premier contact nous est offert par la réceptionniste .. Peggy .. «pointue » et « sèche » à l’œil inquisiteur par-dessus ses demi-lunettes à l’américaine, nous lançant un ... « what do you want ?? ...!! Et .. oh! surprise !! .. l’accueil de Mr Norman Morris et de ses proches collaborateurs est des plus chaleureux avec une petite réception de bienvenue, Monsieur Haefliger, de la Direction des Finances Omega étant lui aussi présent.

Et puis le moment est venu d’engager le « vif du sujet » concernant les coûts dits « à sens unique » engendrés par le Service Après Vente et devenus  soi disant disproportionnés par rapport aux marges accordées par l’usine.

Autour de la table : Norman Morris en tant qu’observateur, Bob Morris le « fils du père », Martin Drucker, Service Manager, portant une bague avec une grosse pierre de couleur vive !!, Marty Berzon, Superviseur Technique, et Marvin Lubin, gendre de Norman Morris, l’homme de confiance et de liaison pour toutes les relations commerciales avec la marque Omega.

 

trajectoires 7 1

 

C’est Marvin Lubin qui présente les arguments de la démarche, avec beaucoup de verve en brandissant les derniers décomptes du clearing international, sous la forme de feuilles volantes au vrai sens du terme, papillonnant au-dessus de la table !! Tient ..!! la bague de Martin Drucker a changé de couleur !!

Le moment est donc choisi par l’équipe Omega pour mettre en évidence que les coûts d’un service sont étroitement liés à son organisation, à ses compétences professionnelles, à la formation de son personnel et à la performance résultant de ses qualités.

Et c’est justement ce point qui mérite une attention particulière afin qu’un système de gestion financière et d’évaluation de performance soit applicable et pour lequel tous les chiffres sont requis, aussi bien au niveau des masses salariales, des frais généraux que des volumes de production, achats et ventes de pièces de rechange et tout ce qui touche directement aux activités du service.

La proposition fait teinter une lueur dans le regard inquisiteur de Norman Morris dont le message est compris par Marvin Lubin qui donne son feu vert pour que toutes les informations requises soient mises à disposition des intéressés.

La bague de Martin Drucker vire au grenat-violet-mauve ... car c’est lui qui devra trouver toutes ces données !!

Les soirées ne seront jamais assez longues et .. l’une des chambres du St Moritz pas assez grande ... pour pouvoir étaler tous les papiers issus des recherches. Et puis la toute nouvelle machine à calculer de Bernard ne résistera pas aux humeurs hargneuses de M. Haefliger, se perdant dans ses calculs en traitant celle-ci de « saloperie » .. !! Évidemment pour les 300 francs qu’elle a coûté.. on a ses limites !!

Samedi 17 janvier 1976

 40 ans .. tout rond !! .. et dernier jour en compagnie de Bernard .. !! Malgré un soleil radieux, il fait un froid terrible à New- York avec son fameux blizzard qui s’engouffre dans les rues. Mais pourquoi pas une visite au sommet de l’Empire State Building ?? ... offrant une vue imprenable avec un vent à décoller les plombages ... par – 14° C.

Et le soir rien de tel qu’un bon cinéma pour échapper aux frimas .. avec au programme .. du chaud .. « Histoire d’O » !!  .. « Et bien Bernard .. inoubliable cette visite .. !! »

18 janvier 1976

New York JFK Airport ... 15 h 55 ... vol AC 761 à destination de Québec City.                                   Ce vol d’Air Canada est quelque peu retardé par suite des conditions de « grand froid » frappant la Province Québécoise !! Il semble que les frissons de New York ne seront que le prélude de ce qui nous attend dans quelques heures !!

En début de soirée le Boeing 727 se pose dans un décor digne des plus audacieuses cartes de Noël !!

Plutôt bavard mais très sympa le chauffeur de taxi, mais alors il en faut de l’imagination pour comprendre le langage « francophone » régional » !! Mais, « entre les  lignes », on devine que la région est touchée par une vague de froid dont même les Canadiens en accusent le coup !!

19 janvier 1976... c’est vraiment froid le Canada ?? ...

Lors d’une arrivée nocturne, c’est toujours une surprise d’ouvrir les rideaux au petit matin et de découvrir le site qui nous accueille. La baie vitrée de la chambre de l’hôtel « Concorde » offre un magnifique spectacle de neige et de glace sur le fleuve St-Laurent alors que la netteté de l’image est quelque peu voilée par une petite neige très fine tombant en rafales sous l’effet d’un blizzard avoisinant les 80 km/h !!

Quant aux infos radio, elles ne cessent de prodiguer des conseils ... « il fait très froid ce matin le thermomètre accuse – 33°C et avec l’effet du blizzard cela représente –52°C au niveau de l’épiderme... Les écoles seront fermées pour la journée... Ne sortez qu’en cas de nécessité... et surtout jamais seul si vous vous déplacez pour plus de 5 minutes... automobilistes soyez sympas et prenez en charge les personnes en attente aux arrêts de bus !

Comme convenu, Kurt Hartmeier, un ami et ancien stagiaire Omega des années 58/59 est à la réception. Établi au Canada depuis cette époque, il a fondé sa famille tout en poursuivant ses activités professionnelles auprès de la distribution générale canadienne dont il est devenu le chef technique. De 1937 à 1971, cette distribution a été assurée par la Maison Hatch & Company Ltd qui, durant 34 ans, a édifié le réseau commercial pour les marques Omega/Tissot et suite au décès de Kelvin G. Hatch, la SSIH a racheté l’agence de Québec, rebaptisée Prowatch Co Ltd, avant de devenir SSIH (Canada) Ltd en 1974, sous la direction de M. Herbert Ruthman.

Le contact avec les aspects climatiques extérieurs sont plutôt violents et même si la place de parc de Kurt est proche du sas de l’entrée de l’Agence, c’est largement suffisant pour faire geler les larmes sur les pommettes et mettre une bonne couche de givre sur les cils et la moustache !

Mais heureusement l’accueil intérieur est chaleureux et le programme de travail comprenant toute l’évolution des derniers produits électroniques peut se dérouler sans avoir besoin de..briser la glace!

FLASH INFO 1976 ! Extrait de l’actualité du «Monde»

1er janvier (France)  -  Début des émissions en couleurs sur TF1

21 janvier (France / UK) – Premiers vols commerciaux du Concorde Paris-Rio (Air France) et LondresBahreïn (British Airways)

04 février (Autriche) – Ouverture des 12èmes Jeux Olympiques d’hiver à Innsbruck

24 mars (Argentine) – Un coup d’État militaire renverse le régime d’Isabelita Perón, présidente par intérim, suite au décès de son mari Juan Domingo Perón le 1er juillet 1974.

Le Général Jorge Videla est élu Président de la République Argentine le 26 mars.

13 avril (France) – L’usine d’horlogerie « LIP », en cessation de paiements, dépose son bilan.

06 mai (Italie) – Un violent tremblement de terre d’une magnitude de 6.8 sur l’échelle de Richter sème la désolation dans le Frioul.

19 mai (France) – Premier tirage du « Loto ».

09 juin (Liban) -  Une réunion extraordinaire de la Ligue Arabe au Caire décide de la création d’une force de Paix arabe au Liban, pour tenter de régler le conflit du Moyen-Orient opposant les différentes factions et milices libanaises, syriennes, israéliennes et palestiniennes qui n’en finit pas de se durcir.       

...à suivre           

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