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17 janvier 1975

Zürich Airport ...22 h 45 ... vol KL 785/775 à bord d’un DC10 de la KLM pour Panama City et l’Amérique Centrale.
Au petit matin du jour suivant ...
Panama City Airport ... 08 h 50... accueil de Carlo Perret.

Né à Panama, de parents suisses et après son apprentissage à l’École d’horlogerie de la Chaux-de-Fonds vers la fin des années «40», Charles Perret .. Carlo pour les amis !! ... a perpétué les affaires de son père Charles Perret Senior, Agent Omega pour la République de Panama, devenant par la suite, coordinateur commercial de la marque pour l’Amérique Centrale.

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En marge, il cumule plusieurs autres activités et fonctions dont celle de Second Commandant des pompiers de Colon .. !! et il est également Vice-consul Honoraire de Panama auprès du Gouvernement Suisse, et c’est à bord d’une Mercedes blanche aux plaques consulaires « CH » que le trajet s’effectue entre l’aéroport de Tocumen et Colon, soit 140 km par une route plutôt sinueuse longeant de près ou d’un peu plus loin, le Canal de Panama.

Et cette ville de Colon .. !! .. on se croirait dans les quartiers noirs de New Orleans, avec ces maisons à galeries et colonnettes, parfois en bois, et conçues avec un seul étage ce qui en fait une ville « basse ».
L’Hôtel « Washington » répond au pur style colonial, une construction de la fin du 19ème siècle, plutôt bien tenu et confortable, avec un immense bar très sombre et tropical qui en fait une curiosité de la ville et aussi, un casino minable où les plus démunis de la région viennent se bercer de quelques illusions .. avant de tout perdre !!

Et puis il y a un superbe parc pour faire quelque pas, mais pas question de sortir dans la rue, la sécurité de l’hôtel le recommande avec insistance !! Le « loup » attend au coin du bois !!

Charles Perret a organisé toutes les structures pour la réalisation d’un Séminaire Électronique en invitant les meilleurs horlogers des pays d’Amérique Centrale. Au total 16 participants seront donc répartis en deux cours successifs de cinq jours.
Le programme est conséquent car il s’agit de former les gens sur les premiers rudiments de la montre électronique, l’utilisation des équipements spécifiques tout en introduisant une variété de produits .. pas simples du tout .. et parmi eux, l’ « Electroquartz » calibre 1300, la « Speedsonic » chronographe à diapason calibre 1255, la « Megaquartz 32 » calibre 1310 ou encore la « Marine Chronometer » calibre 1511.

La suite du voyage va consister à visiter tous les agents de l’Amérique Centrale, en retrouvant l’ensemble des participants au séminaire dans leur atelier .. ou devant leur établi .., avec leurs moyens, leurs conditions de travail, leurs forces et faiblesses et autant que possible .. résoudre leurs problèmes !!

L’itinéraire est vaste .. San José .. Managua .. San Salvador .. Guatemala City .. Tegucigalpa .. San Pedro Sula .. et retour à Panamá City et Colon !! Un « Zigzag » de trois semaines offrant de un à trois jours de support aux onze agents-détaillants visités, en fonction de l’importance de leur structure de service.

Et .. beaucoup d’émotions au passage au Nicaragua, dont la plus grande partie de la capitale, a été « rasée » par le terrible tremblement de terre du 23 décembre 1972, faisant plus de 10 000 victimes. Il n’a pas fallu plus de deux secousses, la première d’une durée de 19 secondes et l’autre de 12 secondes pour détruire une grande partie de la cité de Managua et d’apporter la désolation à ses 400 000 habitants.

« Managua n’est pas morte ... elle dort » !! .. c’est la légende que l’on trouve sur des cartes postales illustrant Managua .. avant et .. après !! Le centre ville apparaît comme une vaste étendue où subsiste un seul édifice en « dur » et des ruines encore partiellement existantes comme quittance de « l’Histoire ». Et tout autour de cette zone, la vie a repris avec un nouveau visage, des solutions de fortune et de nouveaux espoirs, car la vie .. continue .. et cela à l’image de la famille Gertsch Molina, Agent Omega, dont le magasin a été entièrement détruit, optant de reconstituer leur affaire dans le contexte de leur résidence privée, avec aussi la disponibilité d’une chambre pour leurs hôtes, l’Hôtel Intercontinental, voisin, n’étant toujours pas opérationnel !!

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1er avril 1975

Genève Airport, 18 h 15 - vol SR 656 à destination de Madrid et ... des Antilles !
02 avril ... la joie des connexions ...
Madrid Airport, 01 h 00 - vol AV 071 ... 9 heures à bord d’un Boeing 707 de Avianca et arrivée à San Juan /Porto Rico au petit matin.
Porto Rico Airport, 07 h 30 - vol EA 760 à bord d’un Boeing 727 de EASTERN AIRLINES.

Santo Domingo Airport, 08 h 15 ... une chaleur humide se dégage de ce début de journée en République Dominicaine et les gouttes de sueurs perlent sur le front.
Très folklorique l’arrivée dans cet aéroport vieillot avec des files conséquentes face à des structures d’accueil désuètes. Mais l’ambiance est bonne, les gens ne manifestent pas d’impatience probablement sous les effets d’une « sono » plutôt présente, offrant aux visiteurs un bon échantillon rythmé de « Meringue », la musique folklorique du pays.

C’est la Maison « Pascual Prota » qui représente la marque dans ce pays depuis la fin des années « 40 » et c’est Demetrio Prota qui a repris les affaires de « feu » son père pour ensuite développer son rayon de distribution dans la nouvelle « Zone Libre » située dans les quartiers touristiques de Santo Domingo, cela en marge du comptoir « Duty Free » de l’aéroport.

En 1973, il a également participé activement à la négociation du contrat de chronométrage Omega pour les XIIe Jeux d’Amérique Centrale et des Caraïbes réalisés en février 1974.
Très volubile, chaleureux et drôle, Demetrio offre le genre d’accueil qui met tout de suite les gens à l’aise avec « l’harmonie » de la langue espagnole en plus ! La route entre l’aéroport et la zone hôtelière de Santo Domingo ne sera donc jamais assez longue pour lui laisser suffisamment de temps de raconter un échantillon de la vie locale, de l’histoire de la Maison Prota et... de ses doutes concernant les compétences techniques de ses deux horlogers !

Le problème de l’installation à l’hôtel étant parfaitement et rapidement réglé, place donc à la découverte de la Maison « Prota » !
Le centre ville n’a rien de commun avec les belles plages ou la mer turquoise imagées sur les prospectus de vacances. Les rues sont étroites, cahoteuses, populeuses, animées et plutôt bruyantes avec les klaxons du trafic qui ont de la peine à surpasser les rythmes de la « béguine » propulsés par les commerces multiples où tout s’achète et... tout se vend !

Toutefois les plus vieux quartiers de la ville sont en phase de restauration pour conserver et faire renaître les aspects et couleurs de l’époque coloniale espagnole.

La « Joyeria Prota » est un grand comptoir dépassé par l’évolution du temps, présentant encore des articles « d’ancien luxe » dans le domaine des porcelaines, de l’orfèvrerie, des articles cadeaux et bien sûr de la bijouterie et de l’horlogerie avec un petit assortiment de montres actuelles, inclus quelques nouveautés en matière de montres électroniques !

L’atelier se situe dans un recoin du magasin, une petite salle exiguë avec deux établis type capharnaüm, qui n’ont plus connu de rangement depuis une autre époque. Matos est l’horloger N°1, un solide gaillard, couleur locale, ancien douanier, très agréable d’ailleurs, mais avec des pattes dont les doigts font de l’ombre sur la place de travail, on peut même se demander comment il a bien pu choisir sa nouvelle orientation professionnelle !

Compte tenu de la situation, l’instruction technique se fera au niveau de l’entresol, avec vue plongeante sur le comptoir et le transit des clients, et cela en musique avec le concours d’un enregistreur un peu grinçant débitant en boucle, quelque succès du moment dont le fameux « Bridge Over Trouble Waters » !

Si ce n’est l’idéal, il y a au moins de la place et l’on peut installer le parc d’équipements fournis pour la formation, en prêt par l’usine.
Bien entendu le programme de travail se fera dans un but éducatif touchant avant tout les bases des prestations horlogères traditionnelles, avec une introduction très sommaire sur les produits électroniques ou quartz, vu que pour le proche et moyen futur, les montres compliquées et les spécialités continueront à être envoyées .. à l’usine !!

 

09 avril 1975

Santo Domingo Airport ... 17 h 45 ... vol DO 603 à destination San Juan / Porto Rico à bord d’un Boeing 727 des lignes Dominicaines.
Air France, assurant une ligne « d’île en île » sur le réseau des Caraïbes, entre Miami et Port-of-Spain, avec escales à Port au Prince, San Juan/ Porto Rico, Pointe-à-Pitre et Fort de France, c’est donc avec un pied sur sol français que se déroule la suite du voyage à destination des départements d’outremer.

Les Antilles Françaises ...

... un court séjour à Pointe-à-Pitre avec une visite à la « Bijouterie C. Arsène », successeur de la Maison « Claret & Arsène » fonctionnant comme Agent-Détaillant pour la Guadeloupe depuis plus de vingt ans.
La Bijouterie Arsène est une petite entreprise bien familiale avec Monsieur Arsène .. multifonctions .. entre les aspects commerciaux et techniques, sa sœur à l’administration, son épouse à la vente au comptoir avec l’aide des deux filles, en fonction des horaires scolaires, et le fils à l’établi avec son très bon bagage professionnel acquis, deux ans plus tôt, au technicum de la Chaux-de-Fonds.

On parle de la nouvelle ère des produits électroniques, mais on n’y touche pas vraiment car ce point de vente n’est pas encore équipé pour pouvoir assurer ce service et le cas échéant, les montres seront envoyées à l’usine. Mais dans le présent moment, il y a beaucoup d’autres sujets à traiter concernant le parc de montres « classiques » transitant par ce modeste canal SAV.

 

12 avril 1975

Air France « Antilles » ... vol 365 ... 14 h 00 ... arrivée à Fort-de-France après 45 minutes d’évasion au-dessus de la mer des Caraïbes.
A l’accueil, Albert Jeannenot responsable du service technique de l’agence régionale, un français chaleureux et sympathique originaire de Franche-Comté, qui a refait sa vie en Martinique en créant une nouvelle famille .. très couleurs locales.

La représentation de la marque a été reprise en 1956 par la Maison « Roger Albert » qui en 1961, allait inaugurer le premier comptoir de vente avec meubles et vitrines en aluminium éloxé, conçus par le Service d’aménagement des magasins Omega, une formule adéquate pour résister aux conditions extrêmes des climats tropicaux.

Ce ne seront pas moins de cinq jours qui seront consacrés à une instruction technique et pratique détaillée sur les nouveaux produits électroniques, montres « Sonic » à diapason et technologies à quartz, la Maison Roger Albert ayant anticipé l’acquisition de l’ensemble du parc d’appareils et d’outillages spécifiques pour ce genre de montres.

Elle le fera savoir par voie de presse, avec un large article paru dans « France Antilles » du samedi 26 avril 1975, sous le titre « La Martinique à l’Heure Électronique ».

 

Lire la suite : Episode 5: la Martinique et l'Ile de la Trinité


 *Ces textes n'engagent ni Omega, ni le Musée Omega, ni la SAMO, mais uniquement leur auteur qui en détient les droits de copie.

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